
Parfois je m’imagine en train de faire la vaisselle devant cette fenêtre. Les montagnes, la mer, des chevaux… (souvent je me prends à rêver de ce paysage quand je suis devant mon ordinateur au taf, bizarrement 😉
Au final, c’est cette photo (et un peu aussi l’odeur du pain grillé dans la cuisine au moment où je l’ai prise) qui me motive à demander une année sabbatique à mon employeur actuel.
A passer des heures sur google translate pour tenter de « négocier » au mieux mon futur (I hope so!) contrat dans cette ferme au bord du fjord.
A essayer de trouver les mots pour expliquer à certains que si, je les aime, mais que ça ne suffit pas à me retenir. Qu’avoir des rêves ce n’est pas être égoïste. Que je préfèrerais passer les 5 ou 6mois qu’il reste en France à profiter d’eux, plutôt qu’à déprimer sur le fait que non, on ne se verra plus (aussi souvent du moins). Que j’aurai tout le temps d’avoir le blues d’eux devant cette fenêtre ou celle d’un avion dans quelques mois, que la nostalgie par anticipation ça ne sert à rien si ce n’est à gâcher le présent. Que c’est justement car tous ceux à qui j’en parle sont importants pour moi que je veux partager ce projet (et les doutes qui vont avec) avec eux, même si ça doit m’amener à 3000 km de ce quotidien dont ils font si bien partie. Que je suis bien consciente, malgré cette photo et tout le reste, qu’ils vont me manquer. A bloc. Que je voudrais qu’ils comprennent ça dans mes sourires silencieux (parce que finalement, j’ai beau être journaliste je ne sais toujours pas exprimer ce que je ressens).
Qu’ils sachent aussi qu’un jour ou l’autre j’en aurai marre de remuer du fumier (même du fumier de petits chevaux islandais trop choupinous), et que ce jour-là, je reviendrai peut-être bien au chaud derrière mon ordi de boulot…
(Désolée pour le gnangnantisme ambiant…
Je n’étais pas partie pour écrire des trucs trop trop persos ici, mais ce blog est amené
à évoluer si je m’installe un an en Islande.Alors on va dire que ça commence maintenant.
Depuis un mois que je tourne cette idée d’année sabbatique dans tous les sens,
je me rends compte que j’ai plus peur de ce qui risque de changer par rapport à certaines relations en France,
plutôt que par rapport à ce qui m’attend « là-bas ». Il paraît que c’est normal…)
Salut, je suis venu à ton site en « linkant » les provenances de mes stats et donc merci pour avoir mis mon blog en référence. Pour ce qui est de prendre une année sabbatique… C’est toujours un pas vers l’inconnu. C’est ce qui en fait l’attrait de la démarche et la différence entre ceux qui le font ou pas. Je ne pense pas qu’il y ait de conseils sur la manière de… car franchir ce cap est particulier à chacun en fonction de ses rêves, ses envies, son vécu.
Néanmoins, si je n’avais qu’à donner une règle pratique: Calculer ton budget en fonction de ton projet, afin de garder ton autosuffisance. Après il est préférable d’être libre de tes choix (éviter des engagements qui pourront paraître un poids). Pour le reste, ça se fera en chemin et c’est tout l’intérêt de l’année (le temps que tu te donnes) pour affirmer ton projet, le suivre, s’en éloigner aux grès des envies. Après si tu te sens prêtes, pars et n’oublie que personne (sinon toi) ne t’en voudra si tes choix changent en cours de route. Rien ne t’interdit de revenir, c’est ça la liberté.
Moi qu’il l’ai fait, j’en retire un accomplissement, un moment à part dans ma vie avec un avant et un après, la réalisation d’un rêve et une tête remplie de souvenirs pour toujours (enfin jusqu’à Alzheimer).
Mais contrairement à toi et à ce que je crois lire entre les lignes je n’avais pas de dilemme sentimentaux à gérer / régler. J’ai essayé de faire partager mon projet et puis ca n’a pas fonctionné (mais je le savais au départ). C’est bien pour cela que c’est à chacun de choisir.
Au plaisir de lire tes nouvelles mises à jour.
Merci Laurent d’avoir pris le temps de lire ce billet un peu personnel, et de partager ton expérience et tes conseils.
Je suis effectivement en pleine phase de doutes, pas tant par rapport à des « dilemmes sentimentaux » (c’est passé, seulement j’ai été vraiment surprise de certaines réactions, je ne m’étais pas préparée à ça, contrairement à toi, je ne le savais pas justement avant de mettre la machine en marche !), mais plutôt car cet inconnu, qui m’attire et que je recherche à chaque fois que je pose mes « 5 semaines de congés payés », est plus difficile à appréhender sur un an, en terme de visibilité financière surtout… Tu abordes le nerf de la guerre, et j’ai peur de ne pas m’y prendre suffisamment à l’avance pour être en autosuffisance pendant un an, surtout dans un pays malgré tout pas donné comme l’Islande. J’avais un plan boulot pour quelques mois, mais qui (pour l’instant) a du mal à se concrétiser « à distance » (et cette attente est compliquée à gérer)… Je compte beaucoup, certainement trop, dessus. Même si j’ai déjà eu une « mini » expérience pro là-bas, des rencontres couchsurfing et HelpX aussi, donc je ne serai pas complètement à la rue dans le pire des cas. Et d’ici là d’autres opportunités peuvent se présenter, « ça se fera en chemin » comme tu le dis si bien et en général j’ai plutôt une bonne étoile.
Encore faut-il se jeter dans le vide 🙂
D’où une autre phase de doutes, un peu plus concrète et flippante que « merde, je vais laisser mes potes adorés, et en plus ils ne valident pas mon projet » 🙂 Comme je ne peux pas trop me permettre d’arriver « les mains dans les poches » (j’aime l’inconnu, pas les galères de thunes), j’envisage de peut-être décaler le départ, pour assurer mes arrières financièrement. Le rêve ici (en plus des chevaux) est de passer l’hiver là-haut, de vivre cette nuit polaire, d’autant plus au milieu d’une culture aussi brute et riche que celle de l’Islande… Mais arriver pendant la période estivale donc touristique faciliterait certainement la recherche d’emploi. A suivre donc !
Merci encore pour ton commentaire rassurant et encourageant. Un avant et un après… j’espère qu’Alzheimer te laissera tranquille pendant encore longtemps.
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Salut!
Droit de suite! J’ai écrit le petit message ci-avant il y a plus de 3 ans et puis la vie, ça va, ça vient et ce blog était tombé aux oubliettes. C’est un plaisir de retomber dessus (toujours via les provenances sur mon blog) et de relire notre petit échange d’alors.
Je viens de relire les derniers feuilles et constate le chemin parcouru, les rêves qui se concrétisent, les déceptions, la vie et que l’itinéraire prévu au départ n’est pas celui qui se réalise mais que la direction prise toute aussi inattendue et riche.
Cela fait plaisir (du moins ce que j’en ai lu) de voir quelqu’un s’épanouir.
Bonne continuation. (truc amusant, j’ai visité l’Islande pour chasser les aurores boréales en janvier 2015, c’est amusant d’imaginer que nous aurions pu nous rencontrer)
Laurent