J’aime beaucoup mon nouveau boulot en Islande (j’en avais déjà parlé ici, en version « très froide »). Nouveau boulot à temps complet pas du tout compté. Assez physique (en plus des chevaux, il y a des taureaux, qui n’ont pas besoin qu’on les balade de péninsules gelées en presqu’îles isolées, mais qui bouffent des tonnes de foin que mes petits bras charrient. Des fois c’est très marrant en plus). J’aime mon nouveau boulot et je ne me plains pas. Du tout, car j’ai des avantages en nature non négligeables. A commencer par l’une des fenêtres de ma chambre d’où je peux voir des aurores boréales.
J’aime beaucoup mon nouveau boulot. Quand j’ai quitté le précédent (en volontariat, petit rappel ici), je pensais que je ne trouverais pas mieux, que la meilleure partie du voyage, je l’avais vécu au fond de la vallée. Je crois que je m’étais faite à l’idée de sortir le refrain nostalgique « c’était mieux avant blablabla » et de détailler à l’infini chaque jour de cette immersion qui m’a si bien occupée de mi-octobre à fin-décembre. Je croyais que « ça s’arrêterait là, les souvenirs pour la vie ». Et puis j’ai loupé un bus, et janvier m’a mis une claque « tu croyais avoir tout vu ? » histoire de me rappeler que je suis en Islande, qu’ici c’est « demain peut-être », pour la surprise.
J’aime beaucoup mon nouveau boulot. Mais… J’ai tellement de choses à raconter que j’en suis presque frustrée d’avoir un taf aussi prenant. Prendre des jours de congé pour trier des photos et mettre des textes au propre ? Mais regarde cette lumière, ces chevaux, ces montagnes, cet océan glacé ! Je voudrais détailler les jours qui rallongent à vitesse grand V, essayer de transcrire ce retour de la lumière qui me perturbe beaucoup plus que la nuit polaire en tant que telle (actuellement on récupère 7 minutes supplémentaires de soleil par jour CHAQUE JOUR, c’est juste énorme, j’ai VRAIMENT du mal à m’y faire / réaliser / m’adapter « mais il est quelle heure ? Je suis en retard, j’ai le temps ? On mange ? Comment ça le magasin est déjà fermé ? »). Mettre de l’ordre dans mes dernières « révélations » islandaises, aussi, et crier haut et fort que putain c’est pas l’eldorado, que oui c’est beau mais qu’il n’y a pas que la lumière qui choque. Dans un registre plus léger, j’aimerais visionner toutes mes photos d’aurores boréales et choisir la meilleure (j’en ai vues pendant 5 nuits consécutives, incroyable).
Bref, voici quelques instantanés pour faire patienter / comprendre « ce que je fais ces derniers jours » : j’engrange souvenirs (pour moi) photos, vidéos (pour toi public dirait l’autre) mais je ne trie rien. Je n’ai pas le temps. Je vis. Et ça va souvent trop vite. Il y a du vrac dans ma tête, ma nouvelle « masseuse-sorcière » dirait qu’il y a du vrac dans mon dos (enfin, elle me compare plutôt à un mouton cassé mais vous voyez l’image), il y a du vrac dans mon itinéraire de voyage, mais je continue à créer des petits dossiers bien datés pour archiver les photos. Le disque dur sature.
Et le pire… c’est que je prends de moins en moins de photos 🙂

L’océan gelé c’est bien marrant, mais pour le tracteur c’est pas pratique. Alors des fois on fait comme tout le monde, on passe par la route.
Cet article n’est pas en partenariat ahah, mais je le dédicace à mon cheval, celui que j’ai laissé en France,
qui a failli me retenir mais sans qui je ne serais pas là, et qui a eu 25 ans il y a quelques jours, un 9 février symbolique.
Il aurait (beaucoup) trop froid ici, la loi m’interdit de l’importer en Islande même si je le voulais, il ne sait pas « tölter sur glace »,
mais c’est le seul à m’avoir fasciner de son « trot sur goudron » :p J’aurais pu lui envoyer un colis de carottes,
mais les carottes islandaises n’ont aucun goût, alors qu’un article de blog pour un cheval, c’est tellement original,
ça manquerait presque de petits poneys fluos sous des arcs en ciel clignotants
(les cavaliers comprendront)
Ahlala … quelle belle lumière ! Je te rassure, je ferai pareil pour les photos … je garderai ça pour les longues nuits d’hiver 😉
Profite bien de ce bon air et des aurores…!
Merci de me déculpabiliser 🙂 Et oui, je profite…! Et j’essaie de vous en faire profiter un peu aussi. L’air de rien, les petits commentaires comme les tiens, ça réchauffe aussi certaines longues nuits d’hiver, alors merci beaucoup Agnès !!!