Les températures font le yoyo, ça gèle et dégèle plus vite que le soleil ne se lève. L’océan charrie des blocs de glace qui s’étaient formés au fond du fjord. Ici aussi la rivière a débordé, et les éléments n’ont pas encore retrouvé leur place, figés par un dégel trop rapide suivi d’une nouvelle poussée négative.

Lors de mes derniers jours de repos, je me suis absentée du bord de l’estuaire un peu moins de 48 heures. Quand je suis partie, c’était blanc. J’ai rejoint la capitale (2h), j’y ai trouvé la pluie, tellement de pluie que je me suis demandée depuis quand je n’avais pas vu autant de gouttes (réponse : Berlin probablement, mon escale de 2 jours début septembre où je me baladais en tong dans les flaques avant de mettre le pied en Islande). Après avoir bien profité de mon week-end à Reykjavik, je suis remontée dans le bus en direction du nord. Quand je suis descendue de l’autocar, j’ai glissé sur un trottoir verglacé. « Ma » voiture m’attendait sagement à côté, j’ai allumé les phares qui ont révélé les milliers de diamants-gel sur la route. Dans les derniers 10 kilomètres, là où le goudron laisse place à un chemin de terre à une voie pour arriver « chez moi », d’énormes flocons de neige sont même venus perturber mon slalom prudent entre les ornières.

La fin des haricots icebergs ?

Pourtant, le lendemain matin, quand le jour s’est levé, l’estuaire avait bien changé, gâteau déglacé, les températures étaient remontées et je me suis demandée combien de temps je m’étais absentée, si je ne m’étais pas endormie un peu trop longtemps dans le bus…
Mais non, c’est juste le redoux !